Sujet: ...Maintenant, oui. || Ft. Titan [Phase 4] Mer 14 Aoû - 18:43
False fancy brings real misery.
Mélodies désarticulées, voix étouffées et éreintées, tableau brouillon dont les coups de pinceau étaient abrupts. Vous revoici à la surface, loin de cette fournaise où les deux bannis suffoquaient un peu plus tôt. Tu profitais un instant de l’air pur qui caressait ton visage et tes ailes, les faisant doucement vibrer au rythme du vent. Prométhée avait fait un sacré travail et vous avait sorti d’affaire sans sourciller, créant un passage là où n’y en avait guère ; gardien protecteur de l’Art et son fils. Nourrice de pierre improvisée, gardant contre lui les deux silhouettes, cacochymes en devenir, l’une entourée et accrochée au corps de son fils, entonnant malgré ses cordes polluées par la suie.
Tes rubis restaient un moment les observer, profitant de ce moment de calme dans ce chaos pour laisser ta compère retrouver un peu plus son fils. Fils quasiment inconscient dont les gestes lents et saccadés s’essayaient à calmer et rassurer sa mère. Comme toujours Pluton inversait les rôles, figure de marbre cachant l’agonie qui le rongeait. Tu l’avais vu grandir ce petit, autant que tu avais vu Adonis faire ses mues et devenir un jeune enfant bien énergique. Tu le voyais à son regard, que ce n’était guère cette facette que tu qualifierais proche de son papa psychopathe. Mais plus de maman bipolaire. Les surnoms idiots allaient vite entre vous, vieille bande d’amis se serrant les coudes dans la misère.
Adonis observait la singulière scène des retrouvailles mère-fils, hoquetant quelques flammes soulignant sa joie pour eux avant de venir se lover sur le haut de ton crâne, une amertume vous pesant bien subitement. Quand allais-tu la retrouver toi aussi? Quand aurais-tu le droit à des retrouvailles? D’avoir sa présence contre toi? Tu savais ô combien cela lui pesait au petit. Quand bien même tu faisais comme si de rien n’était. Comme si rien n’avait jamais été. Tu jetais cette note amère dans les flammes des festivités, observant au loin le Phare reprendre de l’allure ainsi que de nouvelles ombres. Silhouettes banales baignées d’une lumière que vous tous n’aimiez point : celle du Phare.
Cette lumière qui retournait vos estomacs et vous empêchait d’être qui vous êtes réellement. Qui aujourd’hui encore, le fait. Saturne avait donc laissé tomber l’idée de la conserver éteinte? Ou s’amusait-il simplement de la Doyenne du Phare, lui donnant un peu d’espoir pour mieux la frapper plus tard? Dans les deux cas, ta mission était accomplie tout comme celle de sa compagne. Il ne vous restait plus qu’à vous retourner au château, où de nouvelles festivités vous attendraient. Tu savais le père aussi impatient que la mère derrière cette pièce parfaitement jouée. Tu scrutais une dernière fois les environs, apercevant quelques collègues qui pataugeaient face à ces nouvelles figures, espoir naïf de garder le Phare à l'abri des âmes abjectes que vous étiez.
« Nous devrions filer. Si Saturne laisse les choses aller de cette façon c’est qu’il a eu ce qu’il voulait et que nous avons bien fait notre travail. Et puis bon! C’est pas comme si maman bipo et papa psycho avaient hâte de papouiller leur fiston chériiiii! »
Tu riais, te moquant ouvertement de leurs attitudes envers leur fils. Attitudes que tu conservais toi-même à l’égard de ton rejeton. L’auto-dérision, quelle chose merveilleuse! Tu mettais le pas en route, prenant la sortie du village, faisant un signe de tête au brave serviteur de pierre de te suivre. Prométhée aussi méritait bien une pause que sa créatrice lui accorderait probablement les pieds sur la terre ferme, dans la salle principale du château de son bien-aimé.
« Je reste déçu... Je n’aurais même pas pu voir si ces artefacts étranges ont des capacités, autres que celle d’être complètement farfelus... »
Tu gonflais les joues, boudeur, tes pupilles carmines rivées sur le chariot traîné par le géant de pierre. Vous aviez fait de sacrées emplettes et le tout, en respectant les missives que l’on vous avez octroyé. Ne dit-on pas effort puis réconfort après?
Sujet: Re: ...Maintenant, oui. || Ft. Titan [Phase 4] Jeu 15 Aoû - 13:05
”Fire of Fires”
Let's go home • feat Apyre Artwork by David Umlas, Marrilee Ratcliffe and Community Art Makers
La voix rauque et brisée par la suie de Titan s’est éteinte dans l’air frais pour laisser les sons ambiants, cris et agonie, reprendre leur place. Les sanglots de l’Art, eux, ont doublé sous les gestes de son fils. La mère qu’elle était ne pouvait plus porter un masque trop lourd pour elle. Imbibé d’amertume, de peine, de haine, de sollicitude, de joie, d’incrédulité et de fatigue, cocktail détonnant, s’évacuant peu à peu par les larmes. Elle se laissait aller au contact de son fils, lui caressant doucement les cheveux, geste mécanique d’une maman se voulant rassurante tout en étant perdue. Elle le savait, elle connaissait son fils, elle connaissait ce visage de marbre et savait ce qu’il cachait derrière. Tous ses efforts pour se reconstruire plus forte était pour lui mais elle avait besoin d’un petit moment pour ça, après une telle soirée. Sur cet instant elle voulait simplement se perdre contre le contact de Pluton.
Les yeux vairons et embuées de la bannie s’ouvrirent sur une nouvelle lumière fragile. Elle poussa un soupire exaspéré de voir que ce foutu Phare fonctionnait de nouveau, bien que faiblement. Apyre avait raison, le vent tournait et il était temps pour eux de rentrer à la maison. Elle lui sourit, un sourire honnête et joyeux, qui cette fois atteint ses yeux, le coeur plus léger d’avoir son petit dans ses bras.
«Céleste semble avoir plus d’un tour dans son sac… Oui il est temps de rentrer à la maison et de retrouver papounet avant que les loupiotes sur pattes viennent nous casser les pieds.»
Les yeux de l’Art voyaient de plus en plus clair, les larmes s'éparpillant. Elle passait les lieux sous son regard, jaugeant la situation et revenant poser ses mirettes sur son ami pour lui tirer la langue, sachant très bien à quel point lui aussi était fou d’amour et stupidement papa-gâteau avec son propre fils. Visage rieur couvert de larmes, étrange tableau diptyque d’une femme bipolaire.
Le golem avait déposé le chariot à terre, laissant le petit Igor réveillé grimper sur ses épaules pour profiter de l’air pur et des étoiles. Ses bras lourds vinrent soulever l’amas de chair que constituaient Pluton et Titan emmêlés, pour les porter en hauteur contre lui et suivre de nouveau maître Apyre. Géant inarrêtable et infatigable sentant la fin poindre, sachant que sa pierre ne serait plus que poussière d’ici peu, il fallait se hâter. La remarque boudeuse du banni fit rire l’Art. Il ressemblait à un grand enfant à gonfler les joues, le regard envieux posé sur leurs trésors.
«Tu auras bien le temps de tester tout cela mon cher Apyre. Regarde! Céleste t’a concocté de nouvelles cibles d'entraînement... Et puis nous pourrons toujours revenir plus tard en ville. Ces humains inutiles sont tellement drôles à courir partout ainsi avec leurs petits couinements. J’ai quelques idées d’oeuvres à afficher ça et là ~»
Déjà les étoiles se mettaient à briller de nouveau dans les yeux de la bannie quand elle lui parlait. Son regard ne cessait d’aller et venir entre Pluton et Apyre, Pluton et Prométhée, Pluton et les lieux alentours puis encore Pluton, ses doigts ne pouvaient s’arrêter de caresser et lisser ses cheveux et sa peau abîmée. Le paysage changeait doucement sous leurs pas, passant de la ville à la nature, de la chaleur à la fraîcheur des bois pour bientôt apercevoir le château, demeure de la démesure non loin. Titan s’adressa de nouveau à son ami, doucement, sa voix portait dans ce nouveau silence ponctué de bruits calmes de la nature environnante.
«Tu pourrais revenir tranquillement demain pour trier et récupérer tout ce dont tu as envie dans nos emplettes de ce soir. Et puis pendant que Plutonounet se reposera je pourrais m’occuper de prendre les mesures d’Adonis? Non je ne t’ai pas oublié toi et ta cape mon Adoni-chou ~ Ou vous pourriez très bien rester pour cette nuit, ce n’est pas les chambres qui manquent et Saturne ne sera pas contre vous accueillir je suis sûre.»
Les mots et les pas filant, ils étaient aux portes du château, arrivés à la maison. La démarche lourde de Prométhée s’était arrêtée quand Titan s’était doucement redressée, posant une main sur l’épaule de son golem. Elle regardait le père et le fils, attendant leur réponse.
Sujet: Re: ...Maintenant, oui. || Ft. Titan [Phase 4] Ven 16 Aoû - 23:12
False fancy brings real misery.
Léger et pesant à la fois, ce coeur qui battait dans sa poitrine. Tu voyais l’Art peiner. Peiner à rire et sourire. Peiner à pleurer et repousser ces vagues émotionnelles qui l’envahissaient. Frappaient de plus en plus fort contre la fragile forteresse de son esprit. Et pourtant, elle souriait. Laissait les cristaux de sel se faire emporter par la fraîcheur de la soirée. L’Art était heureux, le coeur lourd mais heureux. Heureux de retrouver son fils, première création dont il n’a jamais été aussi fier. Ces retrouvailles te laissaient encore et toujours ce même poids dans les talons. Ce même poison qui te rongeait toi et ton enfant malgré la joie que tu pouvais éprouver pour elle et Pluton.
Le banni aurait besoin de repos et tu présentais que les jours à venir allaient se faire agités. Tant par une mère excitée comme une puce du retour au bercail de son enfant qu’un père poussant les festivités à n’en plus finir, narguant le Phare et sa pâle lumière de son ombre. Ta compère répondait à ton simulacre de caprice avec un rire ; sincère, signe que cette épave coulante dans les flots de ses émotions reprenait consistance, allant jusqu’à te donner encore plus envie de tripatouiller vos trouvailles pour les essayer. Tu gonflais une seconde fois les joues, la mine basse, lorgnant Titan avec ce même regard vide ; empli de désespoir et à la vivacité d’un poisson sous prozac probablement mort.
« Ne me donne pas encore plus envie... Maintenant j’ai envie! O rage! O Désespoir! O vieillesses ennemies! Pourquoi ne puis-je guère m’amuser de ces farfelues breloques! »
Tu levais les bras aux cieux, théâtral, ta voix portant sur les vagues chantante du vent qui suivait chacun de vos pas au fur et à mesure de votre progression hors du village. Les murs délabrés et la ruine s’effaçaient doucement pour se fondre en verdure puis arbre. Puis forêt et plaines perdues, sur lesquelles pointait la demeure de la Démesure. Immense château qui malgré les événements deniers a tenu la coup, refuge pour ceux qui le veulent et supportent les vices du propriétaire. Les mots de ton amie atteignaient tes oreilles, t’arrachant un immense sourire avec Adonis, vos deux regards posés sur sa personne.
« Et comment que l’on va passer la nuit! De la fête, ma chère, de la fête! Nous sommes chez la Démesure! »
Un rire, tournant sur toi-même en une demi valse, commençant lentement à entonner, ne cessant de t’avancer vers ton recueil d’une soirée ; dansant.
« ♫ I was invited to beheading today. I thought I was a butterfly next to your flame. Rush of panic and the lock has been raped. This is only a game, this is only a game. ~ But then our star rushes in, feeling like a child and looking like a woman. She's been forecast with an attempt to kill herself but the ending didn't test well. ~♫ »
