Quelques clients étaient venus à sa laverie, ce matin-là. Ariel les observait dans un coin de la pièce, sous forme humaine. Il se sentait un peu intimidé et n’osait pas les aborder. Ainsi, son attention accaparait par ses allers et venues, la sentinelle ne remarqua pas le stock de lessive diminué jusqu’au moment où un enfant, accompagné de son veilleur s’approcha de lui. Ce dernier semblait s’occuper du linge mais la petite humaine ne voulait pas rester seule et lui tenait compagnie. Ensemble, ils approchèrent le roux. D’une voix innocente, elle lui prononça quelques mots :
« Monsieur Ariel, nous avons utiliser les dernières gouttes de lessive. »
Ses sourcils s’haussèrent. Et, aussi bien que ses yeux écarquillaient et que sa bouche entrouverte, ils dévoilèrent son étonnement. Voilà, une situation bien cocasse qui ne lui était encore jamais arrivée. Ses méninges fonctionnèrent à toute vitesse pour en trouver une solution mais aussi pour éviter que le stress l’emporte. Ainsi, la défaite serait inévitable si celui-ci venait se frayer une place au sein de ses émotions actuelles. Les deux jeunes gens retournèrent à leur occupation. Ariel, lui, tournait en rond, dans un coin restreint de son commerce.
Eurêka ! La solution s’imposa dans son esprit. Si elle était loin d’être satisfaisante, celle-ci lui permettrait de fermer son commerce qu’une après-midi mais de refaire un plein exceptionnel de lessive. Ainsi, dès que ses clients eurent fini leurs affaires, il ferma la laverie et s’installa à la terrasse d’un café. Son estomac encore vide, s’il transpirait maintenant, sa lessive serait indolore. Et, ce n’était pas ce que recherchait ses clients. Alors, il devait faire un petit effort. Du thé, suffirait, sans doute. Une grande quantité serait préférable, songea t-il.
Avec délicatesse, le roux tira la chaise et s’assit, dans la tête d’être servi. Grâce à de grandes inspirations, ses mains posées sur son ventre, son calme était entretenu. Cette situation, ce lieu, la foule, bien des éléments qui le mettaient un peu mal à l’aise. Or, se serait préférable de pas se transformer sur la chaise. Mais, cela ne l’empêchait, au final, d’être un peu bruyant dans sa façon de gérer la situation. Il ne restait plus qu’à espérer que d’autres habitants ne viennent pas se plaindre de ce son, et de lui, en général.