(Alya&Ariel) Le duo des A

Alya chevauchait Kumkwat sans trop se poser de questions. Ce dernier avait adopté une taille permettant à l'enfant et monter et descendre à sa guise et il marchait tranquillement, suivant la sentinelle qui ouvrait la marche. La petite brune chantait de sa voix fluette des parole qu'elle seule comprenait et son veilleur souriait bêtement. Ces deux là, quoi qu'on en dise, faisaient la paire. Elle se fichait bien de où ils pouvaient être, seul comptait le fait qu'ils soient partis à l'aventure.

Le gros dragon-chat, quant à lui, marchait de son pas fluide et silencieux, regardant de temps à autre si un danger ne pointait pas le bout de son nez. Mais lui aussi restait globalement insouciant et dans leur bulle.
Puis, au bout d'un certain moment, ils se stoppèrent sans qu'Alya n'arrête de chanter pour autant. Elle agitait par ailleurs son épée en bois, frappant les branches à sa hauteur tout en gesticulant sur le dos de Kumkwat, totalement déconnectée de la réalité des choses. Si bien qu'elle fut surprise lorsque la voix d'Ariel retentit. La gamine redresse la tête et pose son regard vert sur le jeune homme avant de hausser les épaules.

Je sais pas, répond-t-elle seulement avant de se remettre à chanter sans se préoccuper du reste. Néanmoins, son veilleur tend l'oreille, ou plutôt, les quatre oreilles, à l'affut d'un quelconque danger. S'il ne se souciait guère de ce qui pouvait leur arriver jusqu'alors, il avait senti quelque chose d'étrange. Le gros matou se rapproche de la sentinelle et pose la tête sur le haut de son crâne, laissant pendre sur le côté de sa gueule sa langue large et bifide.

Son regard perçant scrute les environs tandis que ses oreilles bougent dans tous les sens à la recherche d'un bruit suspect. Mais mise à part Alya qui chante, faux, rien n'est à signaler. Pourtant, quelque chose ne va pas.
Il relève soudainement la tête, captant une odeur suspecte. Sentant sa monture faire quelque chose d'anormal, la brunette arrête de chanter et pose ses yeux d'émeraudes sur son compagnon de toujours.

Quelque chose rôde, tout près.

Kumkwat sursauta et Alya poussa un petit cri lorsque Ariel se transforma soudainement en machine. Puis ils se mirent à rire à la vue du lapin qui déguerpissait déjà dans les fourrées. Joueur, le gros chat-dragon posa de nouveau sa tête sur Ariel, laissant sa langue pendre et avec toute la bave qui pouvait couler. Alya, quant à elle, hurlait dans tous les sens qu'Ariel il était trop nul parce qu'il avait peur d'un lapin d'abord. Puis, avec son épée en bois, elle frappait la carlingue de la machine, faisant raisonné des sons métalliques dans toute la forêt.
Le veilleur se mit ensuite à renifler la machine à laver. Bien qu'il sache que c'était Ariel, il avait quand même un doute et préférait s'avoir. Puis, n'était-il pas un chat intrigué par tout ce qui est étrange ? Et vous en avez déjà croisé beaucoup des machines à laver en forêt, vous ?

La gamine aux yeux verts fini par descendre de sa monture. Elle se mit à courir dans tous les sens, attrapant tout ce qui était à portée de ses mains. Elle fourrait toutes ses trouvailles dans son sac, riant à chaque nouveau "trésor" découvert. Trésors qui comprenaient des feuilles, des brindilles mais également des plumes. Elle cessa son manège, attirée par un truc brillant. Kumkwat releva également la tête, oubliant Ariel qu'il bouscula même en rejoignant sa protégée. Les deux compères n'avaient plus d'yeux que pour la chose qui brillait au loin, loin du panneau les prévenant d'un danger. Panneau qu'ils occultèrent, bien entendu.
Le veilleur se précipita en première, très vite suivit de la gamine qui lui hurlait d'attendre. Ils s'éloignèrent bien vite de la sentinelle, partant à l'aventure sans jamais se retourner. Cependant, Kumkwat freina subitement des autre fers et attrapa Alya par le col de son T-shirt. Cette dernier cria de plus belle, entre rire et effroi de ne découvrir sous ses pieds que du vide. Le gros chat la reposa à ses côtés et tourna la tête en direction de la sentinelle, attendant qu'elle daigne approcher pour leur dire quoi faire.

La jeune enfant ne pouvait contenir sa curiosité et elle s'approchait avec hésitation du vide. Un pas, un coup d'oeil, puis on recul... Le tout en riant bruyamment. Son veilleur gardait quand même un oeil sur elle car il avait beau être aussi casse cou, il lui arrivait parfois d'être mature et sérieux, surtout quand la vie de son éclat était potentiellement en danger.

Le gros matou regarda la sentinelle arriver en courant sans savoir s'il devait la rattraper ou pas. Finalement, Ariel se retrouva au bord du vide, sous le regard attentif du veilleur et d'Alya. Cette dernière avait arrêté son petit manège et s'approchait de la sentinelle qui elle s'éloignait du vide. L'enfant lui attrapa la main délicatement et tapota un peu dessus, voulant, tant bien que mal, rassurer la sentinelle. Alya était quelque peu hyperactive mais elle savait parfois faire preuve de bon sens et de gentillesse. La jeune enfant penche la tête sur le côté avant de pointer du doigt la chose brillante qui s'éloignait de plus en plus. C'est ça que je voulais voir, dit-elle de sa voix fluette. Puis elle baisse les yeux, consciente de sa bêtise. Je suis désolée, Ariel... Mais regarde ! J'ai trouvé un beau caillou, finit-elle en sortant un caillou vaguement brillant de son sac à bordel.

Kumkwat observait la scène avec un certain amusement. Alya qui tentait de refiler sa trouvaille à la sentinelle qui elle découvrait qu'elle avait une peur bleue du vide. Il bailla un instant avant de soudainement se mettre à grogner. La simple évocation du saut à l'élastique pour sa jeune protégée lui faisait grincer les dents. L'enfant, quant à elle, regardait le roux avec un regard brillant. Elle voulait essayer, de toute évidence, ça avait l'air drôle. C'est quoi ? Comment on fait ? C'est mieux que de voler sur le dos de Kumkwat ? Au moins, elle avait peut-être donné une solution sans s'en rendre compte.
Le veilleur souffla de dépit. Voilà pourquoi il ne voulait pas que son Eclat prenne conscience de certaines choses. Maintenant, elle allait être infernale jusqu'à qu'elle tente ce fameux saut à l'élastique. Il lance un regard peu amical à la sentinelle avant de se déplace au bord du vide, se penchant comme si ce n'était rien.

La petite brunette sautait d'excitation tout en chantant qu'elle voulait sauter à l'élastique. Le gros chat inspectait le vide à la recherche d'un quelconque danger. Au bout d'un moment, il se retourne et s'assoit sur le bord de la falaise, laissant pendre sa longue queue dans le vide. Il se mit à attendre que la sentinelle prenne une décision. Il déploya ses ailes et commença à nettoyer ses plumes. Cela était une façon peu subtile de montrer à la sentinelle qu'il était là et capable de voler, lui.

Au bout d'un moment, qui pouvait paraitre assez long, la gamine cessa de chanter et regarda son veilleur nettoyer ses plumes. Elle regarda ensuite Ariel comme si elle ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas demandé à Kumkwat de le amener en bas. Puis elle soupire et dit finalement : Ariel, Kumkwat y sait voler. Pourquoi on descend pas avec lui ? A l'entente de l'évocation de son prénom, le gros chat volant relève la tête et lance un regard innocent à Ariel tout en agitant ses ailes à présent propres. Puis, il se rapprocha des deux jeunes gens et se posa de sorte à ce que ce soit plus simple de monter sur son dos. Alya ne se fit pas prier deux fois et grimpa sur le dos de son ami. Elle s'agrippa aux poils de Kumkwat qui soupira doucement, n'aimant guère qu'elle s'accroche ainsi. Il pose ensuite un regard sur la sentinelle, attendant qu'elle se décide.

Kumkwat pose un regard mi figue, mi raisin sur la sentinelle. Presque vexé même. il avait beau avoir une ossature assez fine, il n'en demeurait pas moins fort et capable de porter une gamine au poids plume et une sentinelle à peine plus lourde. Il balance sa queue, montrant son mécontentement alors qu'Alya s'était remise à chanter. De façon plus explicite, il incita Ariel à monter sur son dos. Alya ne cessait de gigoter, impatiente de continuer sa chasse à la lueur bleue si jolie. Le gros matou commençait aussi à perdre patience. Il avait beau ne pas parler, il n'avait aucune difficulté à faire comprendre quand on commençait à lui courir sur le haricot. Et Ariel marchait actuellement sur des oeufs à faire miroiter monts et merveilles à propos du saut à l'élastique, voilà maintenant qu'il sous estimait le veilleur un peu grognon sur les bords.

La grosse bestiole poilue s'avance plus vers le bord à la grande joie d'Alya qui avait déjà oublié qu'elle était accompagnée. Lui n'avait pas oublié et il jouait avec les craintes de la sentinelle. Il fini par complètement se pencher au dessus du vide, remuant la queue comme s'il s'agissait d'un jeu. Queue qui d'ailleurs frôlait dangereusement Ariel. Il était loin d'être un ange quand on le contrariait. Au bout d'un instant, la gamine fini par arrêter de chanter et posa ses yeux émeraude sur la pauvre machine à laver. Tu viens ou pas ? Sinon on part sans toi ! dit-elle de sa vois enfantine dénuée de tout ultimatum. Pour elle, tout n'était qu'un jeu et elle ne comprenait pas les agissements de son veilleur qu'elle interprétait comme une invitation au jeu. Pour sûr qu'elle appréciait la sentinelle. Il avait été le seul à la prendre sous son aile lorsque les autres lui tournaient le dos. Elle l'aimait comme un grand frère et s'amusait à le faire tourner en bourrique. S'impatientant, elle se met à gesticuler plus, agaçant son veilleur par la même occasion.

Ce dernier fini par s'agacer complètement et montra les crocs à Ariel, lui indiquant d'un brutal coup de tête son dos. Il déploya ses ailes, le message était clair : c'était maintenant ou jamais.

Alleeeer, Ariel ! C'est moins drôle si t'es pas là ! continue la petite voix fluette.